25.1.11

Pour une révolte au quotidien


A la fin de l’année dernière, un livre est paru qui m’accompagne depuis le début de cette nouvelle année. Plusieurs essais du penseur Tzvetan Todorov ont été rassemblés dans la collection Bouquins (Robert Laffont) sous le titre “Le siècle des totalitarismes”. L’un d’eux m’a particulièrement intéressé et, bien que le sujet soit pesant, je tiens à vous en dire quelques mots. Il s’agit d’un texte intitulé “Face à l’extrême” (1991) dans lequel Tzvetan Todorov se penche sur l’expérience des camps de concentration “moins pour eux-même que parce qu’ils révèlent la vérité des situations ordinaires”. Il en dégage une réflexion sur la morale basée sur l’idée d’une reconnaissance de la facilité tant du bien que du mal et commence par nous mettre en garde contre deux traits tout à fait communs de notre vie qui permettent la propagation du mal. D’une part, la fragmentation du monde due à la spécialisation croissante qui règne dans le monde du travail et, d’autre part, la dépersonnalisation des relations humaines liée à la généralisation de la pensée instrumentale. Pourtant, il se veut optimiste en affirmant que le bien est lui aussi présent à travers les actes de bonté dont notre vie quotidienne est tissée. Enfin, il ajoute qu’il est important pour cela de rester attentif à la détresse et à la désolation, ne serait-ce qu’en demeurant sensible à chacun des regards que l’on est amené à croiser ; c’est quand on commence à ignorer l’autre que le pire devient alors possible. Il s’agit donc de rester plus que jamais vigilants !

Pour une révolte au quotidien
par Charles Massart
in http://www.villagesdeville.com/spip.php?page=article&id_article=691